Climatologie de la grêle

Les précipitations de grêle sont rares comparées aux précipitations de pluie et, du fait de leur caractère ponctuel, elles restent un phénomène difficile à évaluer. La grêle tombe à toutes les saisons et notamment en hiver et au printemps mais c’est entre le mois d’avril et le mois d’octobre qu’il existe un risque de dommages importants à la fois aux cultures et aux bâtiments. C’est durant cette période que les medias rapportent les évènements les plus marquants pour l’opinion publique.


Répartition géographique de la grêle

Les principales régions du monde concernées par un fort risque de grêle sont celles parmi les zones continentales où des vents forts dans la troposphère moyenne sont présents durant la saison des orages. Parmi les régions les plus grêlées, on peut citer l’Argentine, le sud-est des Etats Unis, la région d’Alberta au Canada, l’Afrique du sud, l’Australie... L’Europe occupe aussi une place de choix comme le démontrent les données d’assurance qui classent l’Espagne, l’Italie et la France dans le peloton de tête des pays concernés par des dommages aux cultures assurées.
Dans son livre sur le risque grêle en Agriculture, Freddy Vinet a pu dresser une première carte des régions françaises les plus concernées par ce risque.

Répartition géographique grêle

Cette carte permet de distinguer différentes régions selon la fréquence moyenne de la grêle d’été, son intensité et les conditions météorologiques favorables à la formation d’orages grêligènes.


Répartition mensuelle de la grêle

L’ANELFA coordonne des campagnes de prévention de la grêle depuis plus de 50 ans et depuis maintenant 20 ans, elle a mis en place des réseaux de grêlimètres qui permettent de mesurer des paramètres physiques des chutes de grêle indépendamment de toute considération économique (Carte du réseau).
Le graphique ci-dessous représente le nombre de chutes enregistrées par mois, celles-ci étant classées selon l’échelle relative au diamètre des grêlons.

Répartition mensuelle grêle

La répartition mensuelle des chutes pourra encore être affinée par région au fur et à mesure que le fichier s’enrichira de nouveaux cas. Globalement, on voit cependant bien la prépondérance du mois de mai comme période à risque et le danger des orages d’été.
Lorsqu’on sait que mai est une période particulièrement délicate pour certaines cultures comme les vignes, on peut comprendre les efforts déployés pour chercher à limiter l’impact de ces chutes. A l’heure actuelle, les techniques disponibles et répondant à des critères scientifiques se basent sur l’ensemencement des nuages à l’aide de noyaux de congélation.
Pour en savoir plus.


Répartition horaire

L’énergie cinétique mesurée à l’aide des grêlimètres est un paramètre intéressant pour évaluer l’intensité des chutes de grêle. En prenant en compte le nombre de grêlons au m2 , leur diamètre et la vitesse de chutes c’est un indicateur assez complet qui de plus est fortement corrélé aux dégâts sur végétaux.
Le graphique ci-dessous représente la répartition de l’intensité des chutes dans la journée.

Répartition horaire grêle

Le pic observé en fin d’après-midi est à rapprocher des conditions de formation des orages les plus violents : c’est en fin d’après-midi que la convection est la plus forte à la faveur de l’échauffement de l’air.

Les averses de grêle nocturnes sont moins nombreuses mais des chutes dévastatrices peuvent encore se produire notamment en début de nuit. L’étude comparative des chutes entre minuit et 8h le matin pendant la période 1989-1998 et la période 1999-2008 montre une augmentation du pourcentage de ces chutes nocturnes par rapport à l’ensemble des chutes.

Bibliographie sur la climatologie de la grêle

  • Dessens J. , 1986 : Hail in Southwestern France. I : Hailfall characteristics and hailstorm environment. J. Clim. Appl. Meteor., 25, 35-47.
    doi : 10.1175/1520-0450(1986)025<0035:HISFIH>2.0.CO ;2
  • Vinet F., 2000 : Le risque grêle en agriculture.
    Editions Lavoisier Tec&Doc, 237 p.
  • Berthet C., Dessens J., Sanchez J.L., 2011 : Regional and yearly variations of hail frequency and intensity in France. Atmos. Res. 100, 391-400.
    doi : 10.1016/j.atmosres.2010.10.008
  • Berthet C., Wesolek E., Dessens J., Sanchez J.L., 2013 : Extreme hail day climatology in Southwestern France. Atmos. Res. 123, 129-150.
    doi : 10.1016/j.atmosres.2012.10.007